• Le long de la Creuse (15/22) : Les tapisseries d'Aubusson

    Aubusson est donc mondialement célèbre pour son art de faire des tapisseries, sur des métiers de basse lisse surtout. Réaliser une tapisserie demande beaucoup de main-d'œuvre, car chaque étape du processus implique des techniques différentes :

    • un commanditaire (plutôt fortuné)
    • un peintre pour représenter visuellement les désirs du commanditaire
    • un cartonnier, qui transforme la peinture sur un carton, qui est reproduit à l'envers, en utilisant tout un système de couleurs propre à l'ouvrage à réaliser
    • un lissier pour faire la tapisserie en tant que telle, en suivant le carton
    • éventuellement des repriseurs pour les dernières touches.

     

    Nous avons visité quatre lieux différents à Aubusson, tous complémentaires, pour bien connaître cette activité, en déclin : 5000 lissiers lors de la promulgation des manufactures royales sous Louis XIV, 1500 au début du XXe siècle, à peine 150 aujourd'hui. C'est dû principalement à un manque de commandes. Cela coûte cher de faire une tapisserie : il faut compter environ 1 mois de travail pour un lissier pour réaliser 1 m² de tapisserie.


    Premier musée visité : le musée des cartons de tapisserie

    Cartons

     

    Cartons

     

    Cartons

    Si, auparavant, les cartons servent de patrons pour plusieurs tapisseries, actuellement, les cartons sont constitués de cases numérotées, chaque numéro correspondant à une couleur précise. Car il faut trouver les couleurs qui permettront à chacun de bien voir les différentes nuances, de loin (plusieurs techniques existent pour cela).

     

    Poinçon

    Désolé pour cette photo floue : voici un poinçon, qui permettait aux apprentis lissiers, de décalquer les motifs représentés sur un carton.


    Dans la Maison du tapissier, on y admire surtout l'organisation d'un commerce de tapisserie : magasin en bas, lieux de vie au milieu, ateliers en haut de la maison.

    Salon du tapissier

     

    Tapisserie contemporaine

    Quelques tapisseries contemporaines ornent les murs.

     

    Métier de basse lisse

    Voici un métier de basse lisse : le lissier (uniquement des hommes pour ce type de métier), s'assoit sur le banc incliné face aux films de trame. Il appuie successivement sur les pédales, pour séparer les fils de trame pairs et impairs, afin de faire passer ses flûtes de laine (coton, ou soie pour les ouvrages les plus fins), en suivant le carton placé sous les fils de trame. Il utilise des grattoirs et peigne pour que les fils soit bien serrés. La tapisserie est donc réalisée à l'envers (ce qui permet de cacher les fils coupés lors des changements de couleur), et l'ouvrier ne peut voir qu'à la fin si la travail est réussi ou pas, lorsque la tapisserie est déroulée.


    On a également déambulé dans une manufacture en activité (il n'y a plus qu'une dizaine de personnes y travaillant actuellement).

     

    Magasin de laine

    Voici le magasin de laine, avec toutes les pelotes possibles et imaginables.

     

    Métier de haute lisse

    Un métier de haute lisse, réservé aux femmes (qui sont assises, la tapisserie étant réalisé verticalement). Pour réaliser cette savonnerie (un tapis), 3 femmes travaillent simultanément.

     

    Lissiers au travail

    Des lissiers au travail : voyez toutes les flûtes qu'ils utilisent (les petites pelotes de laine).

     

    Atelier de restauration

    Un atelier de restauration, où tout est repris au fil et à l'aiguille.


    Enfin, le musée de la Cité internationale, où l'on peut admirer 80 pièces de tapisseries, entre le XVe et le XXIe siècle.

    Licorne au millefleurs

    La plus vieille tapisserie conservée à Aubusson (désolé pour le floutage) : une licorne aux millefleurs.

     

    Les deux Sybilles

    Les deux Sybilles, au XVIe-XVIIe siècle.

     

    Décor aux armes de Brühl

    Une tapisserie réalisée pour une manufacture royale d'Aubusson, reconnaissable à son pourtour bleu.

     

    Portrait tissé

    Une peinture ? Non, un portrait tissé à la soie !

     

    Enfin, des œuvres plus contemporaines.

    Tapisserie de Picasso

    Une tapisserie de Picasso.

     

    Tapisserie de Braque

    Une tapisserie de Georges Braque.

     

     

    Tapisserie de Tolkien

    La Cité internationale est jeune (inaugurée en 2016), c'est pourquoi elle s'est lancé dans un vaste projet : retranscrire en tapisserie des images de Tolkien. Ces tapisseries voyageront à travers le monde, pour montrer le savoir-faire des lissiers aubussonnais. Voici la première tapisserie réalisée, de toute beauté.


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