-
La maison de la Douane à la Montagne
Vous vous souvenez, j'avais parlé d'une maison particulière de la Roche-Ballue dans cet article. Eh bien, le propriétaire m'a contacté pour me raconter son histoire et me permettre de prendre d'autres photos. Je le remercie vivement de cette attention. Que cet article puisse bien mettre en valeur cette demeure !
L'origine de la maison remonte au XVIe siècle, avec la construction du manoir (auquel la maison est attenante) d'un seigneur local. Le propriétaire actuel a acquis la maison (bien délabrée) au début des années 1990. Et pendant 20 ans, ils (lui et sa femme) ont refaçonné le lieu, reconstruisant tout de leurs propres mains. Un travail harassant, où il a fallu apprendre la maçonnerie, le taillage de pierres, pour rendre cette maison un peu biscornue. Le sol n'est pas droit à l'intérieur, les pièces semblent petites, mais la morphologie du lieu l'oblige : construite sur ce qui semble être un ancienne rampe vers la Loire, vous comprendrez que ce soit parfois un peu penché.
La Maison de la Douane donc (le propriétaire a gagné un procès pour pouvoir donner ce nom à la maison). Petite anecdote : le quartier de la Roche-Ballue est partagée entre les communes de Bouguenais et de La Montagne. Ici, nous sommes à La Montagne.
La maison est bien bretonne : hermine, triskèles, drapeau breton... Cette pierre sculptée par le propriétaire représente une salamandre posée sur du feu. La devise "Nutrisco et extinguo" (j'éteins le mauvais feu et nourris le bon) fut une devise très à la mode à la Renaissance (adoptée notamment par François Ier).
La façade principale de la maison. Avant les aménagements, deux couloirs d'échappatoire traversait la maison (à peu près au-dessus du puits) pour permettre aux habitants de coin de se réfugier dans l'intérieur des terres en cas de crue. Maintenant, la Loire est tellement loin que cela n'arrivera pas souvent.
Le puits était auparavant un bien commun, il y avait donc un droit de passage pour y accéder (symbolisé par la porte). Maintenant, avec l'eau courante, il n'y a plus besoin de ce passage, et le puits, bien que joli, n'a plus qu'une fonction décorative.
Le côte de la parte d'entrée. Je le répète, mais toutes les sculptures que vous voyez ont été réalisées par le maître des lieux !
Un vitrail récupéré (il me semble qu'il provient d'une ancienne église allemande).
Deux chevaliers, une meule à la croix de Templier. Le propriétaire m'a dit que ce fut difficile à percer, je vous bien le croire ! Encore bravo pour cet ouvrage !
La maison s'arrêtait au niveau de cette grande porte, mais les propriétaires ont eu le droit d'ajouter une extension (la famille s'agrandissant également.
Un petit coin de verdure.
Et l'extension réalisée : escalier extérieur (on ne fait que le deviner ici), ouvertures alvéolaires, petit diable musicien...
Eloignons-nous un peu pour voir cette statue de Sainte-Rita (il fallait la trouver sur la façade).
L'arrière de la maison, qui donne sur l'ancienne cour du manoir (maintenant partagée entre trois maisons). La tour ronde au fond est une tour-escalier du manoir. Mais elle appartient au propriétaire du manoir, donc non visitable.
Côte cour intérieure, c'est toujours aussi remarquable !
Pour finir, la charpente intérieure de la maison, restaurée, mais non réalisée par les propriétaires.
C'est une très belle maison, que doit malheureusement (pour lui) mettre en vente le propriétaire. J'espère que les futurs acquéreurs sauront respecter le travail réalisé (il y a des travaux de norme à faire, bien sûr, les contraintes d'il y a 20 ans n'étant plus celles d'aujourd'hui) et conserveront le cachet de cette maison.
En face de la maison, maintenant aménagé en coin pique-nique, le site de l'ancien lavoir.
L'alpha et l'oméga, n'est-ce pas ce qui convenait le mieux pour finir cet article !
Merci encore, M. Bouron pour notre rencontre exceptionnelle. Au moins, mon blog sert à quelque chose !
Tags : Nantes, La Montagne, Maison de la Douane
-
Commentaires
Magnifique tout simplement !